[Fontaine du Séraphin, une autre nuit] Bientôt l'horloge sonnera...[PV Eowen] [TERMINE]

Étrangement la revoir ne me faisais absolument rien. Elle paraissait si faible assise sur son banc en face du Séraphin tellement vulnérable, si à ce moment précis j'avais voulu la tuer ça aurait été déjà chose faites mais ce n'est pas pour ça que j'étais venue, elle ne méritait pas que je salisse les armes avec son sang d'elfe. Ma haine pour elle n'avait pas de raison précise.
"Je te serais grès de ne plus envoyer d'espion me filer."
Ah,tremblement, un point pour moi.
"Car sinon je crois qu'il faudra que tu re-nouvelle ton stock très souvent."
Elle devenait plus blanche qu'elle ne l'était déjà, on aurait dit un fantôme.
"Et ce ne sera pas la peine de chercher les morceaux."
Gagné,elle pensait que ce chieur d'Elrand était mort.
Je montait sur le rebord de la fontaine et commençais à marcher autour.

Eowen...cela faisait très longtemps que l'on ne s'étaient pas vues. J'aurais aimé que tu fasses un effort, pour une fois...par exemple, en évitant d'apparaître par derrière. Et de me menacer. Et d'annoncer la mort d'Elrand d'une manière aussi froide et insensible, tout en commençant à faire le clown sur la fontaine.

Je ne savais pas ce qui m'affectait le plus. Son attitude, prouvant que tous mes espoirs de retrouver ma chère amie étaient vains, ou le fait qu'elle s'en soit prise à la seule personne que je laissais être proche de moi ?...à voir son attitude, je dirais la seconde. Elrand....je retenais mes larmes. Je ne pleurerai pas devant Eowen. Je venais seulement de m'en rendre compte, mais en aucun cas elle ne compatirait. La Eowen que je connaissais est morte : cette personne n'est qu'un corps sans âme, qui cherche à me détruire.

"Quant à toi, lui répondis-je sèchement en la menaçant du regard, je te prirais d'arrêter de tuer mes proches. A moins que tu ne veuilles les rejoindre...ne t'en fais pas, c'est prévu. Pour très bientôt."

Je savais qu'en aucun cas je n'apparaîtrais menaçante à ses yeux. Mais elle comprendrait que j'étais tout ce qu'il y a de plus sérieuse en proférant ces menaces. D'ailleurs, au cas où elle n'en serait pas convaincue, j'amenais la main vers la garde de mon épée, et la serrais fortement. Je me demandais comment elle arrivait à tenir, fasse à la force haineuse qui animait ma main.

J'ignorais son attitude puérile, à continuer à se déplacer autour de la fontaine alors que je parlais, et, immobile comme la statue, je lui demandais froidement:

"As-tu quelque chose à me dire, ou es-tu juste là pour me tormenter ? Si c'est la deuxième option, je ne tolèrerai pas ta présence une seconde de plus."

Je me préparais à me lever, au cas où elle acquiesce.

Je pouffais puis éclatait littéralement de rire.
"Toi,me menacer de mort? La seule manière de me tuer est inconnue au monde entier et toi tu crois que tu vas me faire peur à ton épée pathétique? en plus tu n'as jamais été une bonne escrimeuse ma pauvre."
Je sautais à terre et vint me placer juste devant elle, elle était toujours assise et paraissait de ce fait minuscule à mes yeux.
"Et si t'avais pas envie qu'il arrive des choses regrettables à Elrand tu n'avais qu'à pas l'envoyer me filer tu ne peux t'en prendre qu'à toi même."
Ma remarque fit son effet, ça se voyait qu'elle commençais à se sentir coupable de la mort de son toutou apprivoisé.
"Et tu tolèreras ma présence tant que je le voudrais, tu n'as aucun pouvoir sur moi et tu ne me fais absolument pas peur avec ta voix de crécelle et tes airs de gamine effarouchée."
Bon pour une fois que je faisais prendre de bon sens je calmais le jeu."
"Ce n'est pas pour ça que je suis venue, c'est parce que je soupçonne que nous somme victime d'un complot mettant e danger tout Aeoris."

Je le regardais avec amusement, alors comme ça elle croyait que on pouvait se permettre de me tourner le dos et en plus elle m'insultait.

"A ta place ma chère Areil j'éviterais d'émettre des pensées qui pourrait gravement te nuire."

Je tapotais ma tempe avec mon doigts.

"Donc je disais, le "ceci" à ta place j'éviterais de l'énerver."

En plus ma soirée battait des records en quantités de problèmes qui me tombaient dessus...

"Pour ce qui est du complot, en premier lieu je pense que la mort de Lord Thra n'est pas une coïncidence."

Je continuais avant qu'elle n'ouvre la bouche.

"Et je n'y suis pour rien!Donc pas la peine de m'envoyer ton chien m'espionner, tu devrais d'ailleurs bientôt le voir revenir la queue entre les jambes."

Son air me faisait tellement pitié que je lui faisait la joie de savoir que ce petit crétin d'Elrand était toujours en vie.

Elle avait tout sorti d'une traite, si bien que j'ai eu du mal à passer d'une information à une autre. Donc, d'abord, note pour moi-même, être plus prudente en réfléchissant. Et Eo, je te prierai de ne pas m'espionner là, pensais sarcastiquement.

Ensuite...elle n'avait pas tué Elrand. J'étais tellement soulagée que je sentais les larmes venir. Heureusement, un léger agacement qui remontait en moi parvint à les éclipser. S'il n'était pas mort, qu'est ce qu'il fichait ?! Il me faisait des frayeurs pas possibles...je me jurais de le charcuter quand il reviendrait, bien que sachant que je serais trop heureuse de le revoir en vie pour y parvenir.

Après un soupir de soulagement pour la bonne nouvelle, je me concentrais sur la seconde. Eowen n'avait pas tué Elrand.

Je savais que si elle l'affirmait, c'est que c'était vrai. Eowen n'est pas du genre à mentir sur ce genre de choses; et peut être lui restait-il tout de même un semblant d'humanité, si elle n'avait pas tué Elrand. Je baissais ma garde, m'assis, et réfléchis sérieusement.

Depuis le début, nous nous fondions sur la piste que c'était Eowen la coupable, à cause de notre indic. Mais alors, soit notre indic fait parti du complot, soit il a obtenu de fausses informations. Il faudrait que j'enquête là dessus. Mais sinon, qu'est ce qui s'est réellement passé ?

Mentalement, je me rappelais les faits : Berrian était venu me voir dans l'après-midi pour que l'on discute d'une affaire en cours. Il était parti vers 17h. On a retrouvé son corps le lendemain matin dans son bureau; le médecin a situé sa mort à environ 22h, ce qui laisse 5h de flou.

Il avait été poignardé une fois dans le coeur. On n'avait détecté aucune trace de poison dans son organisme, mais le vin s'étant déversé de son verre avait tué une pauvre souris qui s'était risquée à le goûter. Aucune trace de lutte, bien que la pièce était en désordre. Et vu le soin de Berrian, aucun doute que cela avait un rapport avec le meurtre.

Donc. Conclusion : l'assassin connaissait Berrian, l'a empoisonné pour l'affaiblir, l'a poignardé, a mis le désorde, puis est ressortit. On avait le comment; maintenant, il fallait trouver qui, et pourquoi. Le second viendrait grâce au premier. Alors, je me demandais : qui, parmi les connaissances de Berrian, pourrait vouloir le tuer ?

Levant les yeux, je vis Eowen réfléchir : elle avait dû écouter mes pensées. Bon, alors autant réfléchir ensemble, cela pourrait peut être être plus productif.

"Tu soupçonnes quelqu'un ?"

"Pas vraiment, toutes les pistes que j'ai envisagé ne sont pas réalisable par le commun des mortels et immortels."

Je réfléchissait, le fait que ce soit un de mes hommes qui l'ai tué restait une possibilité, mais si ça avait été le cas je l'aurais trouvé sauf...non Davros ne ferais pas ça. Vu que nous étions tout deux des âmes damnées je ne pouvais pas entendre ses pensées, ni celles d'Ilyrem d'ailleurs parce que en devenant mon ombre je lui avait promis de ne pas les lire. Mais aucun des deux ne pouvaient me trahir car ils m'étaient tout deux dévoués corps et âme.

"Je sais que ça va paraître étrange mais...étais-ce vraiment le corps de Lord Thra?"

Connaissant Areil elle se serait fier au visuel mais de nombreux sort d'illusion pouvait masquer un visage et elle n'aurait sans doute pas fait appel à un nécromancien pour vérifier s'il s agissait de la bonne personne.

Je la regardais avec de yeux ronds.

"Parce que tu crois que moi je peux ? tout les soupçons convergent vers moi et je te rappelle que tu n'es pas la seule à avoir des responsabilités."

Je n'avais pas dit ça méchamment mais Areil parut blessée.

"Et je crois que tes membres sont plus faciles à gérer que mes psychopathes fan de l'hémoglobine."

Je fis une courte pause, cherchant à qui je pouvais m'adresser pour un travail aussi complexe. Pas un membre de ma faction, ça c'était impossible. Je repensais alors à un membre des Voyageurs qui pourrait faire l'affaire...à condition qu'on y mette le prix. Je souris.

"Je connais la personne parfaite pour ce travail. Par contre ça risque de nous couter très cher."

Je pris l'argent en me disant mentalement que Areil était vraiment naïve, elle croyait que la meilleure voleuse de tout Aeoris accepterait de travailler pour nous pour si peu ? j'eus soudain une idée qui pourrait fort bien m'arranger.

"Ne t'en fais pas pour ça je saurais toujours où te trouver ma chère."

Et hop, un peu de paranoïa n'allait pas lui faire de mal, elle avait parfaitement compris que désormais elle n'était plus en sécurité nul part.

"Au plaisir."

Et je tournais les talons car un autre rendez vous m'attendais près de l'arbre blanc.

(sortie du rp)

Elle prit l'argent, me rappella -juste pour le plaisir de me torturer- qu'elle pouvait me trouver où que je sois, et partit. Je la regardais s'enfoncer dans les ténèbres, puis me tournai vers le séraphin.
Comme toujours, il me regardait avec ses yeux tristes; je l'entendais presque dire "Ma pauvre, tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques...".

"Je n'ai pas le choix" lui répondis-je à voix haute.

Je savais qu'il ne répondrait rien, mais je m'attendais tout de même à ce qu'il fasse quelque chose. Rien, bien entendu, ne bougea. J'étais seule, en pleine nuit, à parler à une fontaine. Pathétique....
Je restais immobile quelques minutes, puis je décidais enfin de retourner dans mes appartements, espérant croiser Elrand sur le chemin, pour pouvoir l'enguirlander si fort qu'il en deviendrait sourd. J'avais presque envie de sourire à cette pensée ridicule. Je ne le fis pas.
En sortant du parc j'entendis douze sons reconnaissables entre mille. Ca y est, l'horloge avait sonné.

Mon heure avait elle aussi sonné.