Tu me cherchais ? (pv Elrand) [TERMINE]

Il m'avait suivie jusqu'ici! J'étais impressionnée: d'habitude j'arrive plutôt bien à semer ceux qui ont l'audace de me suivre, à mon avis pour avoir réussi à me pister comme ça, mon poursuivant était un elfe, un haut elfe pour être précise et là un nom germa dans mon esprit.
"Areil...murmurais-je"
Mais pourquoi avait-elle envoyé quelqu'un pour me suivre, peut être pour m'espionner chez Lady Butterfly à qui je venais de rendre visite...Je tournais brusquement me postait devant la taverne, bras croisé, celui qui me suivait avait de la chance je n'allais pas le tuer...enfin pas tout de suite.

Dis donc....perspicace, la Bannie. Je me doutais qu'elle me remarquerait: mais pas aussi vite. Cela ne faisait que deux jours que je la suivais, et elle avait réussi à me semer à plusieurs reprises -bon, certaines autres fois, j'ai préféré ne pas garder les yeux rivés sur elle...elle avait beau être belle, elle était surtout malade, cette fille. Du genre à faire des petits noeuds avec les intestins de ses victimes-.

Je venais à peine de reprendre ma filature -elle m'avait semé non loin du domaine d'Axxford...un hasard ou...? Dans tous les cas, j'en parlerai à Areil.- quand elle se retourna brusquement, et murmura quelque chose...je crus entendre le nom de ma Girudomasuta. Ce qui me fit comprendre que j'avais été remarqué. Cependant, caché parmi une patrouille de gardes, elle ne pourrait pas me distinguer. Mais quand bien même elle me verrait je serais en très mauvaise posture, sachant qu'elle m'avait déjà vu quelques fois avec Areil, il y a quelques années. Alors je jouais la carte de l'innocence. "Ce n'était pas moi". Je jetais tout de même un coup d'oeil vers elle de temps en temps -garder sa couverture, mais ne pas perdre la cible.

Et je croisais son regard, froid comme la glace. Démasqué..., criait une petite voix en moi.

"Je peux savoir ce que tu me veux?C'est Areil qui t'envoie?"
Intelligent l'elfe, se cacher dans une patrouille de garde mais malheureusement pour lui tous les gardes qui passaient par ici, près de mon domaine, étaient à ma botte, vraiment dommage pour lui.
C'est alors que je le reconnu, c'était le fils de Thra...
"Qu'est ce que qu'un Thra fait ici?"
J'étais plus troublée qu'en colère.

Elle s'était rapprochée, et m'observait. J'essayais de garder un visage impassible, mais en réalité, je n'étais pas rassuré: et si je le montrait, j'étais fichu.

"Je peux savoir ce que tu me veux ? C'est Areil qui t'envoie ?" me fit-elle après s'être satisfaite de son inspection. Cependant un doute demeurait dans son regard: m'avait elle reconnu..? Je priais Selenba pour que ce ne soit pas le cas. Mais son visage s'illumina tout d'un coup, puis elle sembla déstabilisée. Elle m'avait reconnu -Selenba n'était pas la déesse des faibles pour rien: elle ne protégeait jamais ceux qui pouvaient se défendre, comme moi...

"Qu'est ce qu'un Thra fait ici ?"

...question stupide, alors pourquoi donner une réponse intelligente ? C'était évident que j'étais envoyé par Areil, vu la proximité de nos deux familles -on qualifiait parfois les Thra d'Ombre des Gothello....mais un tel terme ne nous qualifiait pas: nous n'accomplissions aucune basse besogne. Cependant la raison de cette loyauté ancestrale m'était inconnue. En tout cas, la Bannie devait être vraiment surprise, car j'avais pû observer son intelligence au cours des deux derniers jours.

"Je viens boire une bière avec des amis" répondis-je avec un grand sourire impénétrable. J'étais suicidaire, je crois...surtout que je rajoutais une couche, toujours avec un grand sourire, mais menaçant cette fois: "D'ailleurs, vous tombez à pic, j'ai deux trois questions à vous poser sur le modus operantis du meurtrier de mon père"

De cette manière, j'allais la faire douter de l'implication d'Areil dans ma fillature: si elle croyait que c'était une vengeance personnelle, la couverture de la Miss était sauvée: mais je venais de me mettre dans le pétrin...bon, Selenba, quand tu veux pour m'aider.

Ça s'entait un coup d'Areil à des kilomètres.
"Une bière hein?"
Son sourire débile me portait sur les nerfs.
"Tu me prend pour une idiote."
Le sourire disparut et fut remplacé par une grimace d'effrois.
"J'espère que ton dieu est trèèèès protecteur parce que sinon je t'assure que tu vas vraiment avoir très mal."
Et là ça refit "tilt" dans ma tête...sa dernière phrase...Oh m#!@e il devait penser que j'étais le meurtrier de son père...ah non pour une fois que je n'avais rien fait!

"Tu me prends pour une idiote."

Non, je ne la prenais pas pour une idiote, mais comme je l'avais déjà dit mentalement, à question stupide réponse stupide. Cependant son regard me fit comprendre qu'il vallait mieux être plus prudent: par conséquent, je laissais tomber le sourire et faisait mine d'être effrayé. Enfin, faisais mine: disons accentuer, car j'avais quand même conscience du danger.

"J'espère que ton dieu est très protecteur parce que sinon je t'assure que tu vas vraiment avoir très mal."

...avait elle vraiment besoin d'accentuer le "très" ?...bon, si je survis, je deviens moine, histoire de la faire bouger un peu, la Selenba.

Je ne fis pas attention au hasard qui faisait que peu avant, je venais de prier Selenba: à force de la suivre, j'avais pû me rendre compte que la Bannie disait ça à toutes ses victimes, même celles qui étaient athées. Ce qui m'interpela par contre fut sa décontenance discrète après coup. Je ne savais pas ce qu'elle venait de réaliser (probablement ce que ma dernière phrase insinuait), mais en tout cas ça semblait avoir un effet positif sur son humeur. Ce qui me permit de reprendre mon sourire sans me faire lyncher.

"Alors ? Accepteriez vous de m'expliquer en détail comment vous l'avez assassiné ? Comme ça, je pourrais vous rendre la pareille sans remords."

Si mon sourire resta intact, mes yeux, par contre, se remplirent de haine. Elle n'était pas factice: et si Areil ne m'avait pas demandé la garder en vie, je l'aurais tuée. Mais pas ici: j'avais bien compris que c'était son quartier, et que je n'étais pas en position de faire des menaces. Malheureusement, je n'avais pas réfléchi avant d'énoncer celle que je venais de dire...aie. Bon, essayons de rendre tout ça moins menaçant.

"Que diriez-vous d'en discuter autour d'un verre ?" ajoutais-je prestement, retirant toute menace dans mes yeux. Enfin, masquant.

Je souris sadiquement.
"D'abord laisse moi te dire que je suis un peu télépathe et donc vu que je n'ai aucune envie de me faire trucider par un elfe, se qui serait le comble de la disgrâce, je n'ai pas tué ton père, et je ne vois pas ce qui pu te faire penser ça, tous mes Marcheurs d'ombre ont très bien pu le tuer."
Mouais, il avait pas l'air très convaincu, mais pourquoi c'était forcément moi qu'on accusait, j'étais pas la seule assassin dans cette foutu ville!(même si les autres étaient sous mes ordres)
"Mais j'accepte d'en discuter si tu m'offres mon verre, car je crois que nous sommes tout deux victime d'un énorme malentendu."
Et sans attendre de réponse j'entrais dans la taverne.

"D'abord laisse moi te dire que je suis un peu télépathe et donc vu que je n'ai aucune envie de me faire trucider par un elfe, ce qui serait le comble de la disgrâce, je n'ai pas tué ton père, et je ne vois pas ce qui peut te faire penser ça, tous mes Marcheurs d'ombre ont très bien pu le tuer."

Un peu télépathe...? Bon bah désolée Areil, ma couverture était grillée. Cependant c'était la seule chose dont sa phrase m'avait convaincue: si la Miss m'avait dit que c'était elle la coupable, alors elle devait avoir des preuves irréfutables. D'ailleurs, elle l'avait même annoncé publiquement, preuve de sa certitude. La Bannie ne pouvait que mentir par conséquent. A moins que...elle avait l'air surprise par mes accusations. Jouerait-elle la comédie ou bien était elle victime d'un complot...?

Apparemment, elle devait en être arrivée à la même conclusion, car elle ajouta:

"Mais j'accepte d'en discuter si tu m'offres mon verre, car je crois que nous sommes tout deux victimes d'un énorme malentendu."

Et, sans m'attendre, elle s'engouffra dans la taverne. Je fis de même, restant tout de même sur mes gardes en voyant les visages haineux de ses sous-fiffres. Nous nous installâmes à une table au fond, et en voyant leur Girudomasutâ, les Marcheurs d'Ombres des tables alentoures sortirent de la taverne (sans payer l'addition, bien sûr, ce qui fit râler la serveuse). Je ne savais pas si je devais être rassuré de leur départ ou non: peut être y avait il moins de monde cherchant à me tuer, mais le fait d'être seul avec la Marcheuse ne me plaisait pas trop.

La serveuse arriva et nous demanda ce qu'on voulait. Je commandais une bière, mais juste pour la couverture : je préférais ne prendre aucun risque d'empoisonnement. Lorsqu'elle revint avec les boissons, je payais la note, à la grande stupéfaction de la jeune fille. Elle me remercie gentiment et partit. La pauvre, pensais-je, elle n'était pas à sa place chez les Marcheurs d'Ombres.

Une fois que je fus sûr que personne ne nous écoutait, j'entamais la conversation discrètement.

"Qui pourrait vouloir vous faire porter le chapeau ?"

Un paquet de gens pouvait vouloir me faire ça, mes doutes s'orientèrent vers Areil mais non c'était impossible parce que Areil...était Areil tout simplement.
"Tu sais ce n'est pas empoisonné, tu peux boire ."
J'avais remarqué le regard soupçonneux qu'il avait jeté à sa bière.
"Pour le moment je n'ai aucune raison de vouloir te tuer, je serais même plutôt du genre à tout faire pour que tu restes en vie jusqu'à ce que cette affaire soit réglée."
Apparemment ça lui faisait bizarre de me voir sous un autre jour que celui de l'assassin.
"Tout d'abord tu vas me raconter ta version des faits s'il te plait."

"Pour le moment je n'ai aucune raison de vouloir te tuer, je serais même plutôt du genre à tout faire pour que tu restes en vie jusqu'à ce que cette affaire soit réglée."


Sa réflexion était logique...elle n'avait aucun intérêt à m'éliminer pour l'instant. Mais si elle n'en avait pas envie, d'autres personnes dans ce bar pourrait vouloir porter un coup à la Noble Alliance, sans plus de raison que ça. Et la personne qui voulait faire porter le chapeau à Mlle Sauloon pourrait très bien essayer de m'éliminer, ou elle, pour ne pas tout faire échouer. J'espérais que mon interlocutrice entendrait cette pensée pour que je n'ai pas à la formuler à voix haute.

Je fus tout de même surpris d'être le plus méfiant des deux, alors que beaucoup plus de personnes cherchaient à la tuer qu'à me tuer. Peut être était elle très sûre d'elle. Ou peut être n'était elle pas qu'une tueuse de sang froid, mais qu'il restait en elle une partie de ce pour quoi Areil l'appréciait.

"Tout d'abord tu vas me raconter ta version des faits s'il te plait."

Ma version des faits ?...plutôt celle d'Areil, même si j'avais mon avis sur la question.

"Il y a cinq jours, mon père est allé voir ma Girudomasutâ, car elle avait besoin d'aide sur une affaire difficile. D'après Mlle Gothello, il est parti vers 18h. Son corps a été retrouvé le lendemain matin, à 6h. Suite à l'enquête, on a pu déterminer qu'avant d'être poignardé dans le coeur, il avait été progressivement empoisonné pour être affaibli. Apparemment, un espion de votre faction aurait versé le poison, et vous seriez entrée, l'aurez tué, et serait ressortie d'une manière inconnue après avoir mis le bazar pour faire penser à une altercation. Pour le reste, on ne sait pas ce qu'il a fait entre 18 heures et le moment où il a été tué."

Voilà, c'était ce qu'Areil m'avait raconté. La connaissant, elle devait avoir une raison d'affirmer cela: mais si ce n'était pas Eowen Sauloon la coupable, alors il y avait de grandes chances que toutes ces conclusions soient fausses.

"A votre tour."

"Avant toute chose, j'ai une question."
Ça se compliquait et j'avais l'impression d'être forcée à entrer dans une intrigue que ne me disait vraiment rien qui vaille. J'étais au courant de la mort de Lord Thra, mais je n'y avais pas fait plus attention que ça, même si je reconnaissais sa valeur en temps que combattant, pour moi c'était un membre de la Noble Alliance et du coup sa mort ne m'était rien. Par contre le soir en question j'étais occupée à régler de la paperasse administrative,Ilyream pouvait le prouver, et absolument aucun Marcheur d'ombre n'aurait tué un membre aussi important de la Noble Alliance sans m'en parler, même s'ils le détestait.
"As tu vu le corps de ton père ?"

"As tu vu le corps de ton père ?"

Question surprenante...

"Non, fis-je avec un mouvement de la tête pour illustrer mes propos. Personnalité trop proche du pouvoir, seuls le roi des Haut-Elfes et les quelques gardes chargés de l'enquête ont pu voir le corps. De plus, on m'a écarté d'office à cause de mon lien avec la victime."

Je ne voyais pas où elle voulait en venir...en tout cas, si Areil affirmait que mon père était mort, alors il l'était. Areil est tout simplement incapable de mentir, même quand c'est nécessaire. Parfois, je me demandais comment elle arrivait à rester au pouvoir vu sa naïveté...ça devait être parce qu'elle était appréciée au sein de la Noble Alliance, justement, grâce à son innocence. Mais l'assassinat de mon père me laissait dubitatif...je sentais qu'Areil me cachait quelque chose. Lié à cette affaire. Et cette histoire d'accusation de la Bannie, peut être à tort, pouvait en être la clé.

Je commençais à comprendre quelque chose, quelque chose de terrible. J'avais du mal à y croire, mais...la personne qui a assassiné mon père ne chercherait-elle pas à créer une guerre ouverte entre la Noble Alliance et les Marcheurs d'Ombres ?

Si c'était le cas, il vallait mieux enrayer ce complot tout de suite.

"Quelqu'un cherche à déclencher une guerre pour affaiblir les Girudomasutâ" prononçais-je silencieusement, afin qu'elle puisse lire sur mes lèvres.

"J'en suis arrivée à la même conclusion, mais là n'est pas la question, la question est qui veut déclencher cette guerre."
Qui voulait nous affaiblir pour plus facilement accéder au pouvoir? Qui en aurait tirer profit? Qui avait une ambition aussi démesurée?
Je souris, moi je savais qui était cette personne, je m'étais d'ailleurs attendue à quelque chose de ce part mais pas aussi tôt.
"Il faut que je parle à Areil."
Je n'en avais pas envie mais je n'avais pas vraiment le choix à présent.
"Maintenant."

"Il faut que je parle à Areil. Maintenant."

...mince, elle avait compris qu'Areil m'avait envoyé. Et elle voulait la voir, qui plus est. J'étais dubitatif: était-ce prudent de la laisser seule avec Areil ? Elle avaient beau avoir été amies, maintenant, la Bannie était un assassin sans aucune empathie envers ses victimes. Pourtant quelque chose me faisait penser qu'il restait quelques sentiments en elle...et elle n'avait aucun intérêt à la tuer en ce moment...non ?

"Très bien. Soyez discrète en allant au manoir Gothello, la sécurité a été renforcée depuis l'assassinat de mon père. Areil devrait être dans son bureau. Je veux bien faire diversion, mais je ne vous accorde qu'un quart d'heure. A prendre ou à laisser."

J'espérais que je ne faisait pas une énorme erreur...

Je ris.
"Tu crois que j'ai besoin de toi pour entre au manoir? imbécile que tu es, pour qui me prend tu?"
Je le regardais dans les yeux et attendais qu'il les détourne, ce qu'il fit au bout de quelques secondes.
"Et je parlerais à Areil autant de temps qu'il le faudra."
Il était mal à l'aise ça se voyait et j'avais l'impression qu'il ne se sentait plus autant en sécurité en ma présence que précédemment.Je fis un signe à mes hommes de main.
"Ces charmants messieurs vont de raccompagner à l'extérieur et juste à titre indicatif: si tu essayes encore une fois de me suivre ou de me surveiller...enfin je te laisse imaginer ce qui se passera."

(sortie du RP)

"Tu crois que j'ai besoin de toi pour entre au manoir ? imbécile que tu es, pour qui me prend tu ?"


Aurais-je pû faire plus dangereux que de la vexer ? Parce que si la réponse était non, il ne me restait plus qu'à réveiller Selenba pour survivre. Et ça, c'était mission impossible.
Bon, gardons profil bas. Je détournais les yeux.

"Et je parlerais à Areil autant de temps qu'il le faudra."

Ceci dit, elle fit un geste de la main...aie. Bon, adieu monde cruel.

"Ces charmants messieurs vont de raccompagner à l'extérieur et juste à titre indicatif: si tu essayes encore une fois de me suivre ou de me surveiller...enfin je te laisse imaginer ce qui se passera."

Et quelques minutes plus tard, j'étais jeté par terre, juste à la limite de la zone Marcheurs d'Ombre. Et le seul commentaire que je ferai est que le sol n'est absolument pas confortable pour le coccys.
Cependant, j'étais heureux d'être toujours en vie. Mais mieux vallait il que je reste très, très loin de la Bannie pour l'instant. Par conséquent, je me levais et me hâtais de retourner au manoir Gothello, en passant par le centre ville pour acheter quelque chose me donnant une excuse pour voir Areil...un livre, tiens. Je pourrais dire qu'elle m'a envoyé faire ses courses.